SILENCES ET MENSONGES

Entre désinvolture et discernement, à chacun de choisir ...

Avec Renata PATTI : "L'affaire RUPNIK : prédation sexuelle, silence de l'Église, et après ?" : L’artiste-prêtre Rupnik, mosaïste de renommée internationale, est accusé d’avoir abusé sexuellement d’une vingtaine de personnes lors de son activité au sein de la communauté slovène Loyola.

L’affaire Rupnik en était restée à l’annonce du pape, autorisant la levée de la prescription afin qu’un procès puisse avoir lieu. L’annonce remonte à fin octobre 2023, depuis : silence. Ce silence vient d’être troublé par deux victimes, anciennes religieuses, Gloria Branciani, italienne, et Mirjam Kovac, d’origine slovène, à qui l’on doit le travail en coulisses pour retrouver et réunir les victimes de Rupnik.

Le 21/02/2024 était, en effet, organisée une conférence de presse au siège de la Fédération nationale de la presse italienne. Les deux anciennes religieuses acceptaient alors de parler publiquement, après s’être d’abord exprimées sous pseudonymes.

Gloria a décrit en détail les abus subis par Marko Rupnik, y compris sa passion pour le ménage à trois “à l’image de la Trinité”.

""Il m’emmenait dans des cinémas pornographiques pour m’aider à "grandir spirituellement"" ; « Il disait que je ne grandirais pas spirituellement si je ne subvenais pas à ses besoins sexuels."

"Rupnik a toujours été protégé par tout le monde, et tout ce qu’on pouvait lui reprocher était minimisé ou nié”, a-t-elle encore déclaré.

De son côté, Mirjam Kovac a déclaré : "Nous étions jeunes mais nos idéaux ont été exploités par des abus de conscience, de pouvoir, spirituels, physiques et souvent sexuels."

Et de dénoncer le ”mur de silence du Vatican” : “Les institutions, au lieu de tirer parti de notre expérience pour revoir leur façon d’agir, continuent à se replier dans le silence, un silence que nous percevons comme un mur de silence qui repousse tout effort pour remédier à cette situation malsaine”, a déclaré Kovac lors de la conférence. (https://miniurl.be/r-59nc)

A. B. Doyle, co-directrice de l'ONG américaine Bishop Accountability qui documente la crise mondiale des violences dans l'Église, a décrit Rupnik comme un "clerc puissant qui a été protégé aux plus hauts niveaux de l'Église et du Vatican". Cette conférence de presse intervient cinq ans après un important sommet au Vatican sur les violences sexuelles dans l'Eglise, au terme duquel le pape avait promis une politique de "tolérance zéro"... Pourtant, "le cas Rupnik montre que peu de choses ont changé", a déploré Mme Doyle en réclamant une enquête indépendante et transparente. De son côté, en février 2024, le Vatican annonce poursuivre l'enquête, et élargir son champ...(Suite de l'enquête, selon le Vatican)
(YouTube, 12/3/2024, vers l'entretien)

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« J’ai pleuré sur la petite fille que j’ai été » : Patricia avait 6 ans quand le curé de Versailles a abusé d’elle
Cette femme d’aujourd’hui 60 ans témoigne « pour inciter les autres à le faire ». Son violeur, le père Jean-Jacques Villaine, est mort en 2022. En quête d’un exutoire, elle a assisté à ses obsèques et cherche en vain « un point final ». (Elisabeth Gardet, Le Parisien, 7/6/2023, vers l'article)

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Versailles : une nouvelle affaire d’abus suscite le malaise dans le diocèse : " L’affaire a été révélée par Paix Liturgique, qui retrace le parcours de feu le père Jean-Jacques Villaine. " (Riposte catholique, 26/10/2022, vers l'article)

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Evêques suisses sous enquête pour dissimulation d’abus
La Conférence des évêques suisses a confirmé le 10 septembre l’ouverture d’enquêtes ecclésiastiques préliminaires contre plusieurs évêques suisses émérites ou en exercice sur des soupçons d’abus et de dissimulation d’abus sexuels. Mgr Joseph Bonnemain, évêque de Coire, a été désigné comme directeur de l’enquête. " (Maurice Page, cath.ch, 1/9/2023, vers l'article)

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Debby Mattys, bébé vendu par l’Eglise en 1967 : « Les excuses ne suffiront pas » : " Il aura fallu plus de 25 ans à Debby pour retrouver la trace de sa mère biologique. En 1967, elle a été vendue pour 20.000 francs belges par une institution catholique. " (Marine Buisson, Le Soir, 14/12/2023, vers l'article)

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Bébés vendus par l’Eglise : quatre prêtres suspendus
" Environ 30.000 enfants ont été vendus par l’Eglise catholique à l’insu de leur mère, ressort-il du podcast « Kinderen van de Kerk » [Enfants de l'Eglise]. Interrogé à ce sujet, le ministre de la Justice Paul Van Tigchelt a indiqué que quatre prêtres avaient d’ores et déjà été suspendus et retirés par l’Eglise de la liste des ministres du culte rémunérés par le ministère de la Justice. " (Le Soir, 14/12/2023, vers l'article)

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Ces enfants de prêtres que l’Eglise ne veut pas voir : " Ils cherchent leurs origines et se heurtent au mutisme de l’institution catholique sur ce sujet tabou. Mais grâce à Internet, un réseau mondial d’entraide s’est mis en place depuis 2014. " (Faustine Vincent, 29/11/2018, Le Monde, vers l'article)

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Pédocriminalité au sein de l’Eglise en Espagne : " 440.000 victimes, un rapport met fin au silence - Ce vendredi [30/10/2023], et pour la première fois, un rapport indépendant sur la pédocriminalité au sein de l’Eglise catholique est rendu public, en Espagne. C’est le premier pas vers la sortie du silence. En France, en Allemagne, en Irlande ou encore aux Etats-Unis, des enquêtes similaires ont déjà été menées. Mais pas en Espagne. Le pays à forte tradition catholique, semblait jusqu’à présent regarder ailleurs. Il aura fallu le travail du journal El pais dès 2018, pour jeter les premiers (énormes) pavés dans la mare. Aucune enquête ni au sein de l’Eglise, ni des institutions publiques. Circulez, il n’y a rien à voir. " : (J. Bouquet, rtbf.fr, 27/10/2023, vers l'article)

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" Aux sévices de l'Église " : " Ce livre est le fruit d'une rencontre, celle de Camille, une soeur qui vient tout juste de quitter sa communauté. Elle me raconte les dérives, les abus et les déviances instaurées en théorie dans sa congrégation. Je décide d'en savoir plus. Elle me présente d'autres victimes et les témoignages de religieuses et religieux ayant vécu l'innommable se multiplient.
Le 5 octobre 2021, Jean-Marc Sauvé, ancien vice-président du Conseil d'État, remet le rapport de la Commission indépendante sur les abus sexuels dans l'Église (CIASE) à la conférence des évêques de France. Un chapitre est consacré aux religieuses abusées.
Deux ans après ce rapport, la situation a-t-elle vraiment changé ? " (Jean-François Laville)
Sœur Camille, qui doit préserver son anonymat, a souhaité témoigner et accompagner Jean-François Laville dans ses recherches.
(Aux sévices de l'Église - Enquête - Religieuses abusées : Mettre fin à la loi du silence, Jean-François Laville - éd. Récamier, 26/10/2023, vers l'éditeur)

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Les motifs de renvoi d'une religieuse inexpliqués au tribunal : " L'audience devant la première chambre civile du tribunal judiciaire de Lorient mercredi 4 octobre n'a pas permis à une religieuse renvoyée selon elle « sans motif » de sa communauté catholique bretonne d'en savoir plus sur les raisons de son éviction. Mère Marie Ferréol, née Sabine Baudin de la Valette, 57 ans, a été renvoyée en novembre 2020 de la communauté traditionaliste des Dominicaines du Saint-Esprit, dont la maison mère est située à Pontcallec, près de Vannes (Morbihan), après une visite du cardinal canadien Marc Ouellet dans cette communauté. - La présidente de la première chambre civile, Armelle Picard, s'est étonnée de ne pas pouvoir avoir accès au dossier d'accusation du Vatican. Me Bertrand Ollivier, avocat des deux « visiteurs apostoliques » venus enquêter dans la communauté, a répliqué qu'« il n'y a pas droit d'accès au dossier en matière canonique ». " (Le Figaro, 4/10/2023, vers l'article)

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Il existe, dans l’Eglise catholique, trois pratiques hypocrites et cela depuis sa fondation : - La loi du silence
- La culture du secret
- La double vie

Si l’on y ajoute les engagements à l’obéissance, au célibat et à la pauvreté – faisant partie du système qui a permis les abus sexuels et spirituels dans cette même Eglise depuis sa fondation – la coupe est pleine (La Croix, 20/10/2021, vers l'article)

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L’Eglise étouffée par ses mensonges : " Jeudi [21/2/2019] s’ouvre à Rome un sommet d’ampleur : plus d’une centaine d’évêques du monde entier seront réunis pour parler des scandales d’abus sexuels sur mineurs. Une première au sein des instances catholiques.
...
Ouvrant un autre front, celui de la grande hypocrisie de l'Eglise catholique à l'égard de l'homosexualité (lire page 5), le livre Sodoma, écrit par Frédéric Martel, paraît le 21 février dans une vingtaine de pays. « C'est une bombe atomique qui remet en cause les pontificats de Jean Paul II et de Benoît XVI », estime l'ancien chroniqueur religieux du Monde, Henri Tincq, qui a lu, il y a déjà plusieurs mois, le manuscrit.
...
Au-delà des manœuvres vaticanes, la crise du catholicisme est d’une gravité sans précédent à l’ère contemporaine. En Europe occidentale, l’Eglise catholique, déjà fragilisée par la sécularisation, pourrait même jouer, à terme, sa survie. " (Bernadette Sauvaget, Libération, 17/2/2019, vers l'article)

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L’hypocrisie dans l’Église est « particulièrement détestable », fustige le pape François : " Car l’hypocrisie est un « virus » qui se diffuse partout. On le repère souvent dans le monde du travail ou bien dans la vie politique. Mais cette maladie se répand aussi au sein de l’Église, où elle « est particulièrement détestable, parce qu’elle met en danger l’unité ». " (Aleteia, 3/9/2018, vers l'article)

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« Catholicisme : le silence systémique traduit une peur maladive du débat » (Marc Leboucher, La Croix, 30/11/2022, vers l'article)

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Pourquoi taire les choses les plus graves ? Le silence ne contribue-t-il pas à perpétuer la souffrance ? Des années 1950 aux années 1980, des prêtres catholiques ont commis de nombreux abus sexuels sur de jeunes garçons dans plusieurs villages francophones du Nouveau-Brunswick. Mis au grand jour alors que les victimes avaient atteint la cinquantaine, ces scandales ont provoqué effarement et indignation dans les médias et l’opinion publique. Pourquoi les communautés affectées ont-elles si longtemps préféré le secret à la justice et à la vérité ? Profitant de leur influence pour imposer un « silence pieux » à leurs paroissiens, plusieurs figures d’autorité ont construit une véritable structure d’abus qui témoigne tout autant des oppressions propres aux populations acadiennes que du déni systémique de l’Église catholique. Interpellée par la puissance du silence collectif, la cinéaste chevronnée Renée Blanchar cherche à en démêler les causes profondes en allant à la rencontre des survivants. Avec le film Le silence, elle nous amène au plus près de l’humanité de ces hommes brisés, et révèle ce qui unit et désunit, hier comme aujourd’hui, les communautés acadiennes. (Renée Blanchard, ONF, 2020, vers le film "Le silence")

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Il existe, dans l’Eglise catholique, trois pratiques hypocrites et cela depuis sa fondation :
- La loi du silence
- La culture du secret
- La double vie

Si l’on y ajoute les engagements à l’obéissance, au célibat et à la pauvreté – faisant partie du système qui a permis les abus sexuels et spirituels dans cette même Eglise depuis sa fondation – la coupe est pleine.

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Communication catholique et pédocriminalité des prêtres : « Il y a somme toute quelque chose de paradoxal à parler de la communication catholique. Car le rapport de la commission indépendante sur les abus sexuels dans l’Église (Ciase) montre que l’Église catholique, dans bien des cas, n’a pas communiqué, volontairement. Les affaires ont été tenues au secret. Les choses se sont dites discrètement, à mots couverts. Il fallait éviter de faire du bruit, éviter que ça se sache. Éviter la communication, donc. Éviter le scandale, car ce terme se trouve dans l’évangile.
...
Il importe donc de communiquer sur le religieux, qui a ses silences, et ne tient pas toujours la promesse qu’il porte, et d’interroger autant ses communications, internes et externes, que sa non-communication, et, peut-être, de dialoguer avec lui, s’il consent à une relation égalitaire, ainsi qu’au débat. » (David Douyère, theconversation.com, 16/11/2021, vers l'article)

Et puisque au séminaire, le « mismatching » est utilisé pour apprendre aux séminaristes à se soumettre, j'en déduis que la communication n'existe pas au séminaire.

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Martin Scorsese fait du jésuite James Martin une "star" de cinéma et un modèle : « Dans d'autres tragédies par armes à feu, les évêques américains et les évêques locaux diront que nous sommes aux côtés des victimes, où que ce soit. Je ne pouvais pas croire qu'il n'y avait qu'une poignée d'évêques qui disaient quoi que ce soit. C'était à l'époque la plus grande fusillade de masse de l'histoire des États-Unis. Et ils se taisaient. »... «Cela m'a vraiment mis en colère que même dans la mort, ces personnes étaient en grande partie invisibles pour l'Église». Building a Bridge documente avec force ses efforts pour changer cela, pour diffuser un message d'inclusivité dans une tradition religieuse qui a longtemps considéré l'homosexualité comme une «abomination» (paroissiens-progressistes, 7/7/2021)

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Premiers échanges - qui témoignent d'une léthargie inquiétante - autour du billet « Les lourds secrets d’anciens scouts » sur le blog « Etats d’âme » de François Vercelletto :

C'est vraiment utile d'en remettre une couche ici ?
Écrit par : Georges | 30 janvier 2016
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J'espère Georges que vous ne préférez pas la loi du silence qui a fait tant de mal.
Écrit par : François VERCELLETTO | 30 janvier 2016

Non bien sûr mais bon ce sont des faits qui se sont déroulés y a plus de 20 ans, en reparler maintenant ne me semble pas servir à grand chose à par donner une occasion de dire du mal de l'Église une fois de plus.
Écrit par : Georges | 30 janvier 2016

@FV
La loi du silence étant largement mise à mal (et c'est très bien) et on ne vous a pas attendu pour le faire, qu'attendez - vous exactement des "débats" qui vont s'instaurer ici à la suite de votre post ?
Écrit par : Fustige | 30 janvier 2016
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Fustige, je partage tout à fait votre perplexité.A quoi bon revenir la-dessus une nouvelle fois.Tout le monde est d'accord:la loi du silence était une très mauvaise idée mais ce n'est pas que dans l'Eglise que cette règle était appliquée.Alors pourquoi? Dans quel but?
Écrit par : dominiquebargiarelli | 30 janvier 2016

A Fustige, A Dominique :

Affirmer qu’il ne faut pas en parler, c’est encore et toujours obéir à la loi du silence
à laquelle d’autres ont obéi, à laquelle vous obéissez et à laquelle d’autres obéiront.
Écrit par : Robert Van Reeth| 30 janvier 2016

A Dominique :

Vous respectez donc la loi du silence.
A voir le mal que vous pose le moindre changement, ce débat est donc très utile dans l’espoir de vous faire changer d’avis
(ce qui n’est pas gagné…:-)
Écrit par : Robert Van Reeth| 30 janvier 2016

@Georges, Fustige et Dominique. Pourquoi ? Je vous invite à lire la réponse à ce "pourquoi ?" sur le site de La parole libérée. http://www.veritegroupesaintluc.fr/l-association/qui-sommes-nous/pourquoi/
Écrit par : François VERCELLETTO | 30 janvier 2016
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Mais que ce soit effroyable ce que ces malheureux ont subi je ne pense pas que çà puisse être l'objet d'une discussion.Qui n'en serait pas convaincu,qui?
Pourquoi dans ces conditions en faire un nouveau débat? Qu'y a-t-il donc à discuter?
Écrit par : dominiquebargiarelli | 30 janvier 2016

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Parolin : «Les erreurs et les scandales ne doivent pas être couverts, mais reconnus et corrigés ou punis, à la fois dans le domaine économique et ailleurs. Nous sommes bien conscients que la tentative de cacher la vérité ne conduit pas à guérir la perversité, mais à l’augmenter et à l'aggraver». (paroissiens-progressistes, 28/8/2020)

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Abus en Pologne : le pape est informé, les coupables doivent être punis : « L’Église en Pologne était au courant des abus mais n’a rien fait contre les prêtres abuseurs systématiquement couvert par leur hiérarchie. La responsabilité de la hiérarchie catholique est lourde dans cette couverture des abuseurs et elle l'est également par son manque de réaction face à la souffrance de leurs victimes. » (paroissiens-progressistes, 30/6/2020)

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Relaxe du cardinal Barbarin par la Cour d’appel de Lyon - Aux confins de l’interprétation stricte de la loi pénale
« Un pourvoi en cassation a été formé par les parties civiles. »

« Or, si la loi se doit d’être générale et impersonnelle, certains cas nécessitent assurément une intervention singulière du législateur, intervention intégrant malgré tout un certain sens moral en faisant à nouveau évoluer le délai de prescription en matière d’atteintes sexuelles sur mineur et de l’ensemble des infractions pouvant s’y rapporter. » (Virginie Jeanpierre, Doctrin'Actu, 20/3/2020)

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L’Église et la mauvaise foi - L'inacceptable, c'est les prêtres pédophiles, mais surtout ceux qui ne les ont pas dénoncés. (Alain Crevier, ici.radio-canada.ca, 14/2/2020)

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D’après l’avocat honoraire Yves Daniel, le délit de non-dénonciation serait un « délit instantané » et non pas un « délit continu » (argedour.bzh)

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Barbarin : après la relaxe, l'affaire continue : "Mais les faits demeurent obscurs" (Louis Daufresne, laselectiondujour, 31/1/2020)

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Pour ce qui est de la « prescription » à laquelle Christophe Henning fait allusion dans le journal La Croix du 1/12/2019, sa nature pose problème comme expliqué ci-dessous :

Le délit étant celui de « manquement à l’obligation de dénonciation », la Cour d’Appel a reconnu que ce délit est « constitué ». Mais dans ses attendus, la Cour d’Appel a estimé que ce délit était « prescrit ».
Or s’agissant de ce délit en particulier, il me semble très important de tenir compte des conclusions de la Mission de consensus ci-dessous (voir http://www.laparoleliberee.org/les-dossiers-juridiques ) :
« La proposition de loi issue de ces travaux [Mission de consensus] prévoit notamment : …

- d'affirmer le caractère continu de l'infraction de non-dénonciation des agressions et atteintes sexuelles commises à l'encontre des mineurs afin de reporter le point de départ du délai de prescription au jour où la situation illicite prend fin (art 6).
La loi a été adoptée le 3 août 2018. »

Car c’est précisément le « caractère continu de l’infraction de non-dénonciation » qui est primordial, à mon avis, dans la reconnaissance du délit.
En effet, les infractions à caractère instantané sont seules susceptibles, à mon avis, d’être prescrites, à l’exclusion des infractions à caractère continu.

Puisque dans le cas d’une infraction à caractère continu – en particulier dans le cas d’une infraction de non-dénonciation d’un crime de pédocriminalité – le point de départ du « délai de prescription » doit être reporté au jour où la situation illicite prend fin – voir (art 6) ci-dessus – il faut en déduire, à mon avis, que dans ces conditions,le concept classique de prescription ne s’applique pas. Autrement dit, les infractions de non-dénonciations de crimes de pédocriminalité n’appartiendraient pas au champ d’application de la prescription.
Il en résulte dès lors que le délit de non-dénonciation de crime de pédocriminalité une fois « constitué » ne pourrait plus être remis en question – au titre d’un silence illégalement observé.

Pour le manquement à une obligation légale de dénonciation, la notion de prescription perd sa raison d’être

Dans le cas particulier de la non dénonciation d’un viol, l’écoulement du temps va entraîner un prolongement de la période de non dénonciation du viol. Or tout prolongement de la période de non dénonciation correspond à une « récidive » implicite et continue de non dénonciation, ladite non dénonciation constituant cette fois l’infraction. Pareilles conditions de « récidive » implicite et continue de l’infraction sont à l’exact opposé d’une infraction qui « plongerait dans l’oubli », faisant perdre du même coup toute « raison d’être » à la notion de prescription dans ce cas particulier.

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Le procès du cardinal Barbarin est celui du silence de l’Église : « Puis on apprend que l’évêché a fait appel à une entreprise de communication spécialisée dans la gestion de crise de multinationales. Bref, le cardinal donne l’impression de se préoccuper beaucoup plus de l’image de l’Eglise que de son repentir. ... Le procès du silence de l’Église [à partir du 7/1/2019] durera trois jours devant le Tribunal correctionnel de Lyon. D’ores et déjà, il est certain qu’il fera beaucoup de bruit… » (Alain Rebetez, 24heures.ch, 6/1/2019, vers l'article)

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Abus sexuels : jusqu’où sanctionner le manquement à l’obligation de dénoncer ? « Les parties civiles entendent les [Philippe Barbarin et six membres de son entourage] faire condamner en démontrant qu’ils ont manqué à leur obligation de dénoncer, au moment où ils ont appris les faits et aussi longtemps qu’ils n’en ont pas informé la justice. En termes juridiques, ils comptent prouver que la non-dénonciation constitue un délit « continu » et non « instantané ». » (Béatrice Bouniol, La Croix, 4/1/2019) Aux termes de la loi votée le 3 août 2018, il s'agirait bien là d'un délit « continu ».

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Non-dénonciation d'agressions sexuelles: la loi modifiée avant le procès du cardinal Barbarin : "quiconque ayant connaissance" de ces faits doit les signaler "tant qu'ils n'ont pas cessé". (bfmtv, 1/9/2018)

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Pédophilie à Lyon: Le pourvoi en cassation du père Preynat rejeté (20minutes.fr, 13/10/2016)

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Prescription pour Barbarin accusé d’omerta sur des actes pédophiles (Florian Bardou, Libération, 1/8/2016)

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Pédophilie : pas de prescription pour les abus reprochés au prêtre lyonnais Preynat (Le Parisien, 10/6/2016)

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Pédophilie: pour Barbarin, "dieu merci, les faits sont prescrits". Pas pour nous, victimes : « la loi pense à tout sauf à protéger nos enfants ».(Isabelle Aubry, NouvelObs, 16/3/2016)

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